IIlustre naturaliste angevin,
très actif de
1820 à 1860, cet homme a réellement
œuvré concernant la pomologie de la
région.
Secrétaire Général de la
Société d'Agriculture d'Angers, Directeur du
Jardin Fruitier et membre fondateur du "Comice", il a
profondément influencé le « paysage
pomologique » de l’Anjou.
Adepte de la description détaillée de tout ce qui
concernait le vivant (auteur de nombreux rapports, d’ouvrages
sur des insectes, crustacés, batraciens, flore, fossiles,
etc.), de par le parcourir sans cesse, il connaissait
extrêmement bien le département. Il avait
établi un inventaire complet des espèces
fruitières fréquemment cultivées,
originaires ou pas, du département.
Il a été le contemporain d'André
Leroy. La pomologie angevine a été
portée durant les années 1850-1865 au sommet.
On imagine aisément qu'il n'avait guère de temps
à consacrer au quotidien à la culture des arbres.
Néanmoins il a été de ces hommes qui
ont su rassembler les
conditions nécessaires pour que d'autres puissent oeuvrer
à d'autres tâches essentielles.
Dans son cas, on pense immédiatement à Audusson
père et à Hilaire
Dhommée, son heureux successeur.
Les principaux ouvrages sur les fruits
qu'il a
laissé sont :
-
Description
des fleurs et des fruits nés dans le Maine-et-Loire
-
Album-atlas
de pomologie
-
De
nombreux articles dans les bulletins de la
Société d'Agriculture, Industrielle etc.
Ses articles sont souvent
illustrés par ses soins.
André Leroy s’y
est,
à juste titre, fréquemment
référé. Il a été
un pomologue "complet".
VIBERT, ROBERT, MOREAU,
MOREAU-ROBERT
On
peut difficilement isoler ces 4 personnages l'un de
l'autre.
1839-1851
: Tout a commencé lorsque Jean-Pierre Vibert,
le
"grand" rosiériste du XIXème décide de
s'installer en Anjou en 1839.
Pour diverses raisons, il n'avait pas jusque-là
entièrement
réalisé sa passion de créer de
nouvelles variétés de raisins.
Personnage
très prolifique (on estime
qu'il avait déjà obtenu
déjà environ 4 à 500
variétés
de roses), constamment en train de semer ou
d'hybrider, il a été à l'origine d'un
nombre impressionnant de nouvelles
variétés de raisins de qualité :
Madeleine angevine, Madeleine Royale, Citronelle, Perdonnet,
Muscat St-Laurent, etc
Il a exercé
à Angers 12 ans.
1851-1853
: Robert qui était alors jardinier
en chef de ses pépinières
prend sa suite.
Il continue ce qu'il faisait
chez son ancien patron :
il déclare de nouvelles variétés de
raisins (après examen et validation par le
Comice Horticole) mais il aussi est à l'origine de
poires. *
1853-1864
: Après quelques années, Robert
s'associe avec M. Moreau.
A cette époque ont été déclarées, entre
autres, ces variétés de poires :
Fondante
de la Maître-Ecole
Beurré
Fidéline
Etc
à
partir
de 1864 : Puis à son tour,
l'héritier professionnel ou parental des
trois hommes précédents, Moreau-Robert reprend
les pépinières.
Il
a été sans doute été le
plus grand
rosiériste d'origine angevine qu'ait jamais connu la
région..
Il n'a pas été à proprement dit
l'obtenteur de
variétés fruitières mais il a
contribué
très largement à la diffusion des raisins de
Robert et de Vibert. Ses pépinières
spécialisées dans les
roses et les variétés de raisins ont
fait que le résultat du
travail de
ses prédécesseurs a continué a
être grandement
diffusé.
* Vibert et Robert sont
indissociables. Robert avait un "profil" similaire à celui de
son ex-patron, Vibert. Beaucoup de roses sont le fruit de son travail,
de même pour les vignes issues de ses semis.
Il
n'y avait guère qu'un ampélographe averti,
vivant à l'époque dans
de la région angevine comme le Docteur Houdbine qui pouvait
se rapprocher de la réalité des faits.
Beaucoup de variétés de raisins ont de ce fait
une
origine assez floue.
De toute
évidence, Vibert en a obtenu beaucoup mais
elles
ont été souvent commercialisées plus
tard par
Robert, parmi celles qu'il a créées lui-même.
Le Muscat Lierval en est la
parfaite illustration :
Ce raisin a été nommé en l'honneur de
M. Lierval, horticulteur des environs de Paris.
Ce raisin fait parti des variétés
créées par Vibert . Robert avait pour mission de
commercialiser certains ces legs.
Effectivement, cette variété après avoira
reçu son approbation, été enregistrée par
le
Comice en 1855, soit 4 ans après la cessation
d'activité de Vibert.
Maurice GOUBAULT (?; Angers 1854)
Hormis André Leroy
et le Comice*, il a
été sans doute
l'obtenteur le plus prolifique.
Maurice Goubault a été de par le nombre de
ses
obtentions de poires et de par leur qualité, un des
personnages
marquant de la région.
Il était installé à la sortie
d'Angers, direction de
Saumur, au lieu dit Millepieds (avant de se retirer faubourg St-Michel).
Connu comme ce qu'on appelait alors un
"pépiniériste-fleuriste", il a aussi
crée des fleurs, des roses principalement.
On lui doit les poires :
Doyenné
Goubault
Beurré
Goubault
Mariette
de
Millepieds
Beurré
Superfin
etc
* Beaucoup
d'obtentions du Comice n'ont jamais été
enregistrées. Elles ont souvent été
rejetées car jugées de qualité
insuffisante.
Personnage original, marginal, philantrope de la ville
d'Angers.
Il est né à Cholet d'une riche famille de tisserants. Après
avoir étudié à Paris, il s'établit définitivement à Angers. Il s'est
longtemps déclaré professeur de musique, horticulteur, savant, etc mais
a
réellement vécu de la fortune héritée de ses parents.
À sa mort, le "Père Hérault" a légué tous ses biens, une fortune
considérable à la ville d'Angers. Auparavant, il avait lui déjà
"offert" de nombreuses choses ("lions en fonte" du Jardin du Mail,
horloge de la Poste Principale, platanes de l'avenue Jeanne d'Arc, etc).
On lui doit notamment les
poires :
Bergamote Hérault
Rosée de Juillet
etc
BENOIST
Pépiniéristes installés
à Brissac à une quinzaine de km
d'Angers.
Il y a eu d'abord le père Jean-Henri, qui est à
l'origine
de quelques poires, mais on connaît surtout son fils Auguste.
On lui doit notamment les
poires :
Marie
Benoist
Auguste
Benoist
etc
Il est à l'origine
notamment de la poire "Duchesse de
Brissac" qui était particulièrement
appréciée.
AUDUSSON
Les Audusson constituent une
lignée familiale. Seuls les deux premiers sont
cités.
Audusson
père
(Anne-Pierre – 1777-1845) est à l'origine de
la découverte de la poire "des Eparonnais" nommée
plus tard
"Duchesse d'Angoulême" (fruit renommé à
l'occasion d'une visite de
Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI,
mariée avec son cousin le Duc
d'Angoulême).
Avant
qu'Hilaire Dhommée l'y remplace, il était le
Jardinier-Chef
du Jardin Fruitier. On ne peut pas le dissocier des plus importantes
obtentions de poires qui y ont été faites. Il est
malheureusement mort quelques années auparavant.
Audusson
fils
(Alexis) est quant à lui à l'origine de
plusieurs variétés de poires aujourd'hui perdues
(Besi Audusson, Anna et Lucie
Audusson, etc).
Puis la lignée a
continué, s'est ramifiée. Mais on quitte
désormais le domaine des fruits...
En leur
mémoire, la Ville d'Angers a baptisé une rue
à leur nom en souvenir de ces
hommes qui ont marqué l'histoire de l'horticulture angevine.
Sans
devoir citer tous les obtenteurs de fruits on
se doit tout de même de mentionner les Flon, les
Lebreton
et la branche
cousine des Leroy
(le
père Symphorien et ses fils Louis et Jules).
Tous les pépiniéristes de
Doué-la-Fontaine où les pêchers
réussissent particulièrement bien (terrains
calcaires du Saumurois).
...
Auguste COURTILLER (Saumur
1795 - Saumur 1875)
Après de vagues études
d'architecture
à Paris, il revient à Saumur où il
consacre sa vie à des recherches orientées
surtout vers les sciences naturelles.
Chasselas
Courtiller
(Muscat de Saumur)
"Ampélographie Universelle"
P. Viala - 1901-1910 Médiathèque
de Saumur
Naturaliste, il a été l'un des
fondateurs du
Musée de Saumur.
Il a surtout été le créateur du Jardin
des Plantes en 1834, qu'il installe sur les terrasses des
Récollets.
Pendant trente ans, il y dirige la station viticole et rassemble une
exceptionnelle collection de plants de vignes.
Il a été en outre conseiller municipal pendant
une quarantaine d'années.
Il a été l'obtenteur de nombreuses
variétés de raisins dont le "Muscat de Saumur"
D'autres
ont laissé leur nom en tant que cultivateurs
de
fruits (pommes et poires) et non pas en tant qu'obtenteurs de
nouvelles variétés fruitières.
Ils ont mis au point des méthodes
de culture qui ont été utilisées.
Les trois hommes suivants, constatant qu'une branche
fruitière poussant à la verticale est assez
stérile, ont chacun developpé un
système de culture en faisant qu'elle soit oblique ou
arquée. Répondant à l'attente des
arboriculteurs professionnels, ils ont opté pour des arbres
menés en forme "plate", s'adaptant à la culture
en vergers professionnels.
Élève
de l'école supérieure d'agriculture d'Angers, il
devient l'ami puis le gendre du professeur Thomas, qui y professait
alors. Il met au point en 1920 un procédé de
haies fruitières inclinées qui permettent
notamment des gains de productivité. Il publie ses travaux
dans son ouvrage final "La Méthode Bouché-Thomas"
en 1953.
Cet "arboriculteur-praticien", tel qu'il se présentait,
l'avait auparavant exposée à ses
pairs lors d'un colloque à Angers en 1945.
Il enseignait au
Lycée Horticole de Pouillé.
Conseiller municipal d'Angers à partir de 1946, il est fait
chevalier de la Légion d'honneur en 1949.
Il est a noter qu'un de ses fils a participé
à la fondation de la section locale des Croqueurs de pommes.
Moyennant quelques modifications (moins incliner et ne
pas affranchir), cette méthode de conduite des arbres
fruitiers trouve entièrement sa place dans un petit jardin. La haie fruitière “à la
diable” (méthode
aménagée) méthode
originelle
Photos
prises au Verger des Ambillons
St-Barthélémy-d'Anjou
Méthode "modernisée" :
Le scion n'a pas été
planté obliquement et a été
sectionné au démarrage. Le porte-greffe a
été conservé.
plus proche de la méthode originelle
Henri
LEPAGE
Cet
homme développe une méthode de culture d'arbres
en haies basée sur l'arcure des branches.
Il publie un ouvrage en 1956 "l'arcure Lepage".
L. MARCHAND
Arboriculteur à Angers, il
avait développé un système de culture
largement utilisé dans les vergers professionnels
d'après-guerre.
L'arbre est incliné à
45° et ses branches charpentières
latérales le sont dans le sens
opposé. On parle
alors d'un "Drapeau Marchand".
Depuis notamment les années 70, elle a
été supplantée par d'autres et n'est
plus désormais très prisée.
Photos
du Verger des Ambillons
St-Barthélémy-d'Anjou
Ils
ont tout trois été contemporains. Leurs
méthodes ont commencées à
être réellement utilisées dans les
années 1940-1960.