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Léon Leclerc

Léon LECLERC

Mais qui était réellement cet homme ? 

=> un pomologue "distingué"

On a écrit de lui :
"M. Léon Leclerc est un de nos agronomes les plus distingués, qui devait obtenir et qui a réellement obtenu d'heureux résultats de ses travaux; car il a tout ce qu'il faut pour réussir, fortune, talents et amour passionné de la science."1

Léon Leclerc avait débuté sa carrière dans le Haut-Commerce. Il a habité à Forcé (près de Laval) et y a été adjoint au maire, son oncle qui y dirigeait une blanchisserie-draperie.

Il s'engagea en politique, fut député de Mayenne de 1815 à 1816 puis de 1824 à 1830.
À en croire un "biographe du temps" (adversaire politique ?), il avait accepté cette charge politique sans doute dans l'espoir d'être utile à son pays mais n'a jamais été un grand politicien :
"M. Leclerc est un homme tout à fait inoffensif; la politique l'occupe fort peu. Ses seuls travaux, ses seuls loisirs se rattachent à l'étude des insectes microscopiques; vingt bocaux rangés dans son cabinet, et qui paraissent vides aux yeux du vulgaire, sont l'objet de ses délassements. Armé de sa lunette, il y compte des variétés infinies qui l'enchantent. Les étiquettes de ses bocaux annoncent à quelle classe appartiennent les nombreuses familles qui y sont renfermées. Un profane pourrait voir une manie dans ce délassement : un savant l'admirera."2

Ensuite, on a dépeint sa vie ainsi :
"Depuis lors, rendu à ses chères études, il resta constamment éloigné de toute fonction politique, regardant comme perdu tout le temps qu'il ne donnait pas à des affections de famille, à ses travaux de prédilection ,ou à des œuvres utiles de la bienfaisance.
Le département de la Mayenne lui doit en partie l'amélioration de la race chevaline, surtout dans le canton de Craon, où il avait créé dans sa terre de Livré, un haras particulier qui a rendu des services incontestés.
L'horticulture française lui doit aussi l'importation de plusieurs fruits et la création de variétés nouvelles.
D'autres parties de l'histoire naturelle, particulièrement la botanique et l'entomologie, furent aussi de sa part l'objet d'intéressantes recherches.
Mais revenons à ses livres - tout y révèle un esprit sérieux, un véritable savant, pour lequel une connaissance acquise n'était souvent qu'une étape pour en atteindre une nouvelle. Familier avec les langues vivantes, principalement avec l'allemand (…), Léon Leclerc n'était pas moins versé dans les langues classiques et dans la connaissance des idiomes bibliques ; le besoin de rechercher la généalogie des langues l'avait conduit jusqu'à l'étude du persan, du sanscrit et du chinois."3

Léon Leclerc était un amateur de tout ce qui avait trait au monde du vivant.
Issu d'un milieu aisé, mettant à profit un haut degré d'instruction, doté d'un esprit curieux de beaucoup de choses, il a su en faire bénéficier les Sciences Naturelles.

En 1828, une de ses principales contribution à la pomologie fut l'introduction et la diffusion de la poire Williams en France.
André Leroy a décrit ce fait ainsi :
"Léon Leclerc, ancien député de Laval (Mayenne), et qui fut un pomologiste très-connu, doit être regardé comme le propagateur, en France, de ce même poirier, dont un de ses correspondants lui adressa, de Londres, des rameaux en 1828. Il s'empressa de les multiplier et d'en offrir ensuite (1831) des greffes au Muséum de Paris".4
Plus ou moins dans le même temps (vers 1830), il a aussi envoyé des greffons en Belgique.

Léon Leclerc était "avide de nouveauté végétale". Il échangeait constamment des graines, des plants, des greffons avec des correspondants.
Il a eu toutefois du succès avec ses propres semis qui ont souvent été couronné de succès. Il a ainsi obtenu des variétés de fruits de valeur.

La principale fut la poire "Van Mons Léon Leclerc". De toutes ses obtentions, elle a été la plus vantée.
Il l’avait gagnée en 1828.
Lorsqu'il l'a dégusté, Charles M Hovey a cité ce fruit comme étant "une des meilleures poires que nous n'ayons jamais mangée".5
André Leroy la décrivait comme "une des meilleures parmi les bonnes".6

Poire Van Mons Léon Leclerc
Poire "Van Mons Léon Leclerc"
The Fruits of America (CM Hovey) - 1852

De part sa proximité géographique et par le fait que Léon Leclerc était un de ses correspondants privilégiés, on trouve en 1841 une de ses toutes premières descriptions dans le compte-rendu des "Travaux du Comice de Maine-et-Loire".7

Alphonse Mas écrivait :
"Bivort, en 1847, disait de cette variété : “La production de la poire Van Mons a eu lieu il y a une vingtaine d’années ; elle s’est trouvée dans un semis fait en mélange de pépins des poires Saint-Germain, Doyenné d’hiver et Beurré d’Arenberg. C’est de cette dernière variété qu’elle me parait se rapprocher le plus, tant par le fruit que par l’arbre.”. Nous partageons entièrement cette dernière appréciation de M. Bivort, et son observation vient s’ajouter à celles que nous avons pu faire déjà plusieurs fois et tendant à prouver qu’il n’est pas rare de trouver dans les descendants d’une variété des caractères de ressemblance avec la variété mère ; surtout si une floraison anticipée par une exposition chaude ou un isolement à grande distance ont pu prévenir les chances de croisements."8
nota : JB Van Mons, qui était demeuré son ami et avec qui il a continué de correspondre régulièrement, après l'avoir enseigné ses principes, lui avait déjà dédié une poire à cuire "Léon Leclerc (de Laval)".
Pour ne pas confondre deux poires belges toutes deux nommées "Léon Leclerc", Poiteau a été le premier à introduire un épithète. Ainsi, elles ont été nommées "Léon Leclerc de Louvain" pour l'une et "Léon Leclerc de Laval" pour l'autre.
Cette précision sur son lieu de résidence a ensuite souvent accompagné son nom :
"Léon Leclerc de Laval".9

Un peu plus tard, en 1832, il découvrit une pomme. La "Reinette Tardive (nouvelle)". Elle se conservait très longtemps et était de toute première qualité gustative.
André Leroy écrivait à son sujet en 1873 :
"Un ancien député de la Mayenne, feu Léon Leclerc, de Laval, souvent cité pour ses obtentions de fruits à pépin, fut le promoteur et le parrain de cette Reinette si tardive. Il en trouva vers 1832, inconnu et semé par le hasard, le pied-type dans une propriété sise aux portes d'Angers, en demanda des greffes et le propagea de divers côtés chez nous, puis chez les belges, où M. Bivort décrivit ce nouveau pommier dès 1847 (Album, t. I, p. 64). Malheureusement nous négligeâmes, au Comice horticole d'Angers, quand Léon Leclerc nous en offrit des rameaux, de prendre note du lieu où il l'avait découvert, ce qui fait qu'aujourd'hui son acte de naissance doit rester incomplet."10
Il en avait largement diffusé des greffons.

Cette même année (1832), s'intéressant aux "choses orientales", il introduisit en France la "poire d'Angora". Ce ne fut pas une grande réussite.11

Provenant de lui, on note ces deux autres obtentions :
La poire "Jules d'Airoles" en 1852 :

Elle a été commercialisé par François Hutin. Ce dernier avait été longtemps son jardinier. A sa mort, il s'était installé comme pépiniériste et avait repris ses semis.12

La guigne "Sucrée Léon-Leclerc" en 1853 :

On trouve sa première description dans les "Travaux du Comice Horticole de Maine-et-Loire". 13
André Leroy décrit son origine ainsi :
"Léon Leclerc, ancien député de Laval (Mayenne) et grand amateur d’arboriculture fruitière, est l’obtenteur de cette savoureuse guigne, qui n’a contre elle que son volume un peu faible, défaut amplement compensé, toutefois, par l’extrême fertilité de l’arbre. Elle date de 1853 et fut un des derniers gains de cet heureux semeur, qui mourut en 1858.". 14

ÉTAT CIVIL

Pierre Léon LECLERC

Né le 08 décembre 1781 à Riaillé (44)
Décédé le 08 septembre 1858 à Livré (53) - à l'âge de 76 ans


De Pierre Julien Leclerc de la Provotière (1741-1782) et de Françoise Marie Aubin de la Messuzière (1755-1844)

Marié le 04 fructidor an XII (22 août 1804) avec Angélique Leclerc de la Jubertière, à Laval

De cette union sont nés 3 enfants : Angélique (1805-1867) ; Marie Amélie (1818-1897) et Marie Léon Amédée (1824-1880)

Il prit le nom "Leclerc de la Jubertière" à la mort de son oncle (1833), dont il avait épousé la fille.

1 "Travaux du Comice Horticole de Maine-et-Loire" (collectif) ; 1er volume, n° 7-8, p 281 - 1838-39
2 "Biographie des Députés" ; p 277 - 1828
3 "Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu Léon Leclerc" (JF Delion) ; introduction - 1859
4 "Dictionnaire de Pomologie" (André Leroy) ; tome 2, pp 759-760 – 1869
5 "The Magazine of Horticulture" (Charles M Hovey) ; volume XIII, p 47 – 1847
6 "Dictionnaire de Pomologie" (André Leroy) ; tome 2 , p 723 – 1869
7 "Travaux du Comice Horticole de Maine-et-Loire" (collectif) ; 2ème volume, n° 16, p 275-276 - 1841
8 "Le Verger" (Alphonse Mas); tome 3, p 125 - 1867
9 "Annales de la Société d'Horticulture de Paris", tome XV, 77ème livraison, p 384 - 1834
10 "Dictionnaire de Pomologie" (André Leroy) - tome 4, p 737 – 1873
11 "Dictionnaire de Pomologie" (André Leroy) - tome 1, pp 147-148 – 1867
12 "Dictionnaire de Pomologie" (André Leroy) - tome 2, pp 312-313 – 1869
13 "Travaux du Comice Horticole de Maine-et-Loire" – 4ème volume, n° 38 , pp 334-335 - 1853
14 "Dictionnaire de Pomologie" (André Leroy) - tome 5, pp 339-340 – 1877