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et identifier les variétés
fruitières anciennes
André
LEROY
Il est indéniablement Le pomologue de la
région angevine
Son action ne s'est toutefois pas limitée
à la
culture, la description et la diffusion des poires et des pommes. Il
n'a pas seulement été un cultivateur
éclairé, ayant
bénéficié d'un concours de
circonstances heureux.
Cet homme, certes féru
d'arboriculture et baignant dans l'étude des fruits a
été un grand entrepreneur, qui avait un sens
commercial aigu.
Il a été l'un des pionniers de
l'horticulture moderne.
André
Leroy, "Dictionnaire de
Pomologie" -
Tome 6 édition originale page de garde - ~1850
- Né à Angers le 30 août
1801.
- Mort à Angers le 23 juillet 1875.
André Leroy était issu de
plusieurs
générations de
jardiniers- pépiniéristes.
De par les archives, on en référence 3 qui l'ont
précédé, à partir de 1730.
Il a en fait déclaré que le métier de
pépiniériste avait commencé
dès 1698 dans sa famille.
Son arrière-grand-père François,
installé vers 1730, a eu deux petit-fils
Pierre-André et
Symphorien par François-Pierre, son fils.
Symphorien est resté au Grand-Jardin avec son
père, chemin des Banchais tandis que André-Pierre
a
quitté les faubourgs pour aller s'installer en ville,
à la Croix-Montaillé, rue de
Chateaugontier.
Après ses années
d'école, il aide ensuite sa mère,
devenue veuve alors qu'André était encore
très jeune (1809), qui
assure désormais seule (aidée par le jardinier
Printemps) la succession
de André-Pierre.
Puis, à l'âge de 18 ans, il part
quelques années à Paris, au Jardin des Plantes
pour y étudier. Au contact des Thouin (André,
Oscar et Gabriel), il y a grandement complété sa
formation.
En 1822, André, reprend
alors des mains de sa mère,
l'établissement familial.
Il
s'étendait sur tout au plus 4 ha. Il l'a
développé, en a fait une importante
entreprise.
Les documents
d'archives montre qu'alors agé d'un
peu plus de 30 ans, il
jouissait déjà d'une aura certaine
vis-à-vis de gens de la "société
angevine". Reconnaissant ses qualités
professionnelles de pépiniériste
talentueux dans la gestion de son entreprise, il s'imposent
rapidement parmi les gens influents de
la Ville.
L'expansion de ses établissements est
fulgurante.
- 4 ha en 1822
- 15 ha en 1830
- 75 ha en 1840
- 108 ha en 1847
- 168 ha en 1875
A sa mort, les établissements Leroy
faisait
travailler 300
personnes (ses pépinières comportaient par
exemple 650 variétés de poiriers).
Dès
1843, son établissement
était devenu suffisamment célèbre; un
des plus importants d'Europe déjà, pour recevoir
la visite du Duc de Nemours.
En 1847, il conçut le projet
d'établir une succursale à Paris. Il
était sur le point de le faire lorsque éclata la
Révolution de 1848.
Soucieux de l'avancement de son entreprise, il en ouvre tout de
même une, mais à New-York. Il a beaucoup
commercé avec les États-Unis.
Le
Château du Pin siège des
Pépinières, avant sa restauration
entreprise par son gendre Loriol de Barny,en 1877 Archives
départementales du
Maine-et-Loire
Tout en habitant toujours rue Châteaugontier
(il ne quittera jamais cette maison), ses
bureaux devenus trop petits ont dû être
transférés non loin de là, au
Château du Pin.
Au XIXème siècle, la rue Chateaugontier
était un peu plus
étendue qu'elle l'est actuellement. La maison familiale des
Leroy se
situe aujourd'hui en haut de la rue de Brissac, près de la
voie ferrée.
Les terrains constituant ses pépinières
à sa mort, à Angers, pour
simplifier, étaient placés le long d'un axe
allant de l'actuelle place
André Leroy au centre commercial du Chapeau de Gendarme. Ils
ne
constituaient pas un ensemble continu ; ainsi il y avait quelques
parcelles +/- grandes vers la rue Éblé, chemin
des Béjonnières, etc.
Entre 1858 et 1864, il a pris la suite de PA Millet de
la
Turtaudière en devenant le Directeur du Comice Horticole de
Maine-et-Loire.
Il faisait partie des notables de la ville d'Angers.
Fortement
impliqué dans la vie politique de la cité, il en
a été conseiller municipal à deux
reprises (1840-1845 ; 1848-1870).
Un de ses gendres, Loriol de Barny, a d'ailleurs
été Maire de la Ville.
Administrateur de la Banque de France, il est
fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1855.
Après son décès, son
entreprise a été
reprise un temps par son gendre Edouard Loriol de Barny, mais cet homme
étant mort jeune n'a pas l'assurer longtemps. Commence
alors, le déclin de l'entreprise Leroy.
Brault rachète dans un premier temps les
pépinières.
Lucien Levavasseur, d'origine
normande, reprend des
actifs de la Société,
les terrains les plus
proches du centre-ville sont vendus, lotis, etc.
Affiche
des
pépinières Leroy, années 1930 Archives
départementales - fond Levavasseur
Finalement plus tard vers 1930,
Levavasseur, qui avait déjà racheté la
branche cousine du Grand-Jardin, rachète l'ensemble des
établissements Leroy.
Ensuite,
les pépinières Leroy disparaissent
définitivement.
Officiellement, jusqu'à l'enregistrement de la SA
Levavasseur en 1972. Toutefois, il y avait des années que
les Pépinières Leroy étaient devenues
moribondes.
Ses
principaux ouvrages :
Le "catalogue" de ses
pépinières
Depuis
1855, chaque année il publiait le Catalogue
général descriptif et raisonné.
Catalogue
des
pépinières André Leroy - 1865 Archives
municipales d'Angers
Ce "catalogue" n'était pas qu'une
simple liste de prix.
Outre les notions générales de culture qu'il
exposait en
introduction de chaque genre, il donnait la description exacte de
chaque fruit, décrivait l'arbre , exposait ses
qualités et ses défauts, synonymes, etc.
Déjà une description pomologique de la
variété.
Voici
l'introduction d'un rapport qu'on avait demandé
d'établir concernant cet ouvrage :
"S'il
ne s'agissait que d'un catalogue ordinaire, d'une sorte de
prix-courant, semblable à ceux que la
Société reçoit chaque jour, vous
n'eussiez pas demandé un rapport spécial sur le
catalogue que M. André Leroy
vous a adressé. L'œuvre dont j'ai à
vous rendre compte est en effet, par sa
disposition et par les matières qu'elle contient, un livre
véritable, utile
non-seulement sous le rapport de la nomenclature et de la description
des
plantes, mais encore au point de vue des notions pratiques de
plantation et de
culture. Je n'hésite pas à l'offrir comme un
modèle aux horticulteurs
qui, en limitant, feraient connaître
au public de précieuses observations, résultant
de leur expérience."
par
Louis TAVERNIER,
membre titulaire de la Société d'Agriculture de
l'époque.
Il était traduit en 5 langues et
envoyé chaque année à 20000
correspondants.
Le "Dictionnaire de pomologie"
"Dictionnaire
de pomologie"
édition originale (tomes 1 & 2)
André Leroy a finalement
décidé de compiler les informations du Catalogue
général et les a très amplement
complétées ; ce qui a donné : le
Dictionnaire
de pomologie.
Sa
publication a
débutée en 1863
puis elle se poursuivra après sa mort, en 1879, par
Bonneserre de Saint-Denis (tomes
finaux 5 & 6) qui avait déjà
participé activement à l'élaboration
des tomes précédents (partie historique et
dépouillement des anciens livres).
* liste des variétés décrites uniquement
** liste des variétés décrites et de leurs
références bibliographiques + synonymes
Après avoir écrit sur l'histoire
et ses descriptions au cours des âges de chaque
espèce, chaque variété est longuement
décrite, avec soin. Non seulement, on y retrouve la
description du fruit et celle de l'arbre, mais aussi ses synonymes, son
histoire, des commentaires, etc. Cet ouvrage n'est pas aussi richement
illustré que beaucoup d'autres de sa catégorie.
Cela découle de la volonté clairement
exprimée de son auteur, qui avait vu juste : "Pour rendre efficace la
publication d'une oeuvre renfermant la description et le dessin au
trait des fruits présentement connus, une chose est
indispensable : il faut que cette oeuvre puisse devenir par la
modicité de son prix, accessible au simple jardinier aussi
bien qu'au patron et qu'au riche amateur, sinon elle n'ira pas chez
ceux qui en ont le besoin le plus réel. ".
De fait, ce
dictionnaire a été largement diffusé.
On trouve encore, même l'édition originale,
à un prix relativement abordable.
Il a été réédité
à plusieurs reprises.
On regrettera que le(s) volume(s) qui auraient dû
décrire les variétés de raisins,
petits fruits, nèfles, cormes, etc ne soi(en)t pas paru(s).
Ce fut d'ailleurs un de ses plus grands chagrins, de ne pas avoir pu
terminer en totalité cet ouvrage
(Il n'y référencie pas les
poires à poiré).
André Leroy a
dédié cet ouvrage à son
"Maître" André
Thouin, du Muséum d'Histoire Naturelle et à son
ami, Oscar Leclerc-Thouin.
=>Émile
(Charles Alexandre) Bonneserre
de St-Denis
Généalogiste–paléographe qui
a activement participé à la
rédaction du “Dictionnaire de
Pomologie”.
Secrétaire du Comice Horticole
d’Angers, Vice-président de l’Institut
Polytechnique de Paris
puis Directeur de la “Revue nobiliaire, héraldique
et
biographique”, ce fils d’un imprimeur de Caen (Jean
Bonneserre)
signait “Bonneserre de St-Denis”
lorsqu’il écrivait pour des
revues légitimistes. Il gardera ce nom par la suite.