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Ramon Oliva

La guigne 'Ramón Oliva'


Ramón Oliva

Cette cerise a été officiellement présentée pour la première fois en 1888 à la Société nationale d'horticulture de France.
Elle avait été obtenue peu de temps auparavant par Alexis Charozé, pépiniériste à Trélazé (Pyramide).

Cette nouvelle variété était isue d'un lot de porte-greffes dont l'un d'eux avait fructifié. Son fruit s'était avéré particulièrement intéressant.

A. Charozé l'avait alors nommée en l'honneur d'un ancien élève des années 1870 de l'École d'Horticulture de Gentbrugge en Belgique - Ramón Oliva, qui y avait ensuite travaillé plusieurs années.

Ramón Oliva (1842-1906) était le fils d'un simple ouvrier. Mais son éducation avait été prise en charge par un riche industriel, Ferran Puig. Ce dernier l'avait envoyé étudier en Belgique, à l'école d'horticulture de Gentbrugge, qui était alors une école recevant  des élèves de tous les pays.

Son retour en Espagne en 1874 marque le début d'une carrière prestigieuse.

Il avait d'abord occupé quelques années le poste de Directeur des Jardins publics de Barcelone avant de travailler à Valladolid (Campo grande).
On le connait surtout pour avoir dirigé la rénovation du célèbre jardin 'Campo del Moro' de Madrid à la demande de la Reine Maria Cristina, après sa visite lors de l'Exposition Universelle de 1888 à Barcelone.
Puis il avait terminé sa carrière comme Directeur des Jardins de la Maison Royale.

Cette guigne est précoce - assez vigoureuse - mi-tendre - sucrée - d'un beau rouge appétissant, qui devient noire à pleine maturité - autostérile, etc.

Elle est à classer parmi les bonnes variétés.

Alexis Charozé correspondait régulièrement avec la Belgique. Il y participait à des expositions, des concours. Régulièrement il y envoyait des végétaux. Son nom est souvent cité dans les comptes-rendus belges de l'époque.
Il est difficile de dire dans quelle mesure il avait physiquement cotoyé Ramón Oliva.
Compte-tenu qu'ils avaient le même âge, compte-tenu des relations pomologiques entre la Belgique et l'Anjou qui ont de tout temps été privilégiées (ici aussi tout à commencé par la théorie décrite par JB Van Mons vers 1835 - elle avait eu de fervents adeptes) - tout porte à croire toutefois qu'il l'y avait très bien connu...

En 1946, Edmond Van Cauwenberghe en décrivant la variété 'Ramon Oliva' a relevé que ce cerisier était présent sur le site de Vilvoorde. L'arbre avait une quarantaine d'années à l'époque, ce qui situe son époque de plantation aux premières années du XXème.
Il s'interrogeait sur son origine exacte.
Des cerisiers d'origine allemande, anglaise... soit..., mais une cerise française avec un nom à consonnance espagnole, présente sur le site de Vilvoorde et qui n'y avait pas été plantée à cet endroit par hasard... qu'est-ce exactement ?

Les acteurs de l'époque n'étaient plus là pour l'expliquer.

Le parcours des deux protagonistes principaux nous offre néanmoins l'explication.

Cette variété de cerise reste peu cultivée, elle gagne à être plus connue pour ceux qui recherche une cerise précoce (murit juste après 'Early Rivers').