Le 07 avril 1899, Alexandre Hérault meurt à
l'âge de 82 ans en
léguant sa fortune à la ville d'Angers (environ 1
million de francs).
Cette somme,
qui correspondaient +/- à la moitié des recettes
annuelles de la commune, était destinée aux
"intérets exclusivement civils et laïcs de la
population".
Personnage
original, philanthrope, il se présentait comme musicien,
savant,
horticulteur, etc. Il a vécu de l'argent
hérité de ses parents. Il s'habillait comme un
pauvre, vivait dans un capharnaüm. Il était connu
pour être avare alors qu'il était en
réalité riche. Il a fini ses jours dans un
hospice.
La ville s'est
satisfaite
de cet apport pécuniaire, mais ce qui nous
intéresse
d'avantage sont les fruits qu'il a créés.
Son testament mentionne longuement son désir que les poires
et
les
melons qu'il avait obtenu continuent d'être
diffusés. Pour
cela, il
cède par héritage aux horticulteurs Constant
Lemoine *
et à son fils son terrain de la rue de Paris et les
prie de s'en
charger.
Depuis les
années
ont passées, le souvenir du "père
Hérault" s'est
estompé. Il y a longtemps que celui de ses successeurs l'est
aussi. Ses fruits sont oubliés.
Par chance,
les Croqueurs de pommes s'en soucie
En retrouvant les variétés qu'il avait
créées dans des conservatoires, chez des
pépiniéristes, etc. De plus après des
recherches, il s'est avéré
que des variétés déjà
conservées
localement sont en réalité de ses obtentions. On
arrive à retrouver la description originale de ses poires
(non sans mal - souvent dans les Bulletins de la fin du XIXème
de la Société
Pomologique Française, basée à Lyon).
Il a
été
parmi les premiers à utiliser "l'hybridation
dirigée"
pour obtenir de nouvelles variétés
fruitières. Il
faisait en sorte que la pollinisation de la fleur d'une
variété
de choix le soit par une autre variété connue
et
méritante. Il avait décrit sa méthode
dès 1864 :
Procédés pratiques pour obtenir des hybridations artificielles....
Le hasard total était ainsi
diminué...
Estimant qu'il n'avait rien à apporter concernant les
variétés de poires de mi-saison
(octobre/novembre), que
les bons fruits de ce genre étaient
déjà nombreux,
il a notamment concentré ses efforts sur l'obtention de
variétés précoces
(juillet/août).
Il nous ainsi
légué les variétés de
poires suivantes :
Bergamote
Hérault (cultivée localement)
Blanquet d'Angers
(à retrouver)
Doyenné Hérault
(à retrouver)
Fils du Giffart
(à retrouver)
Fin
juillet (cultivée localement)
Joyau d'août
(à retrouver)
Joyau
de septembre (cultivée localement)
Juteuse d'août
(à retrouver)
Milan doré
(à retrouver)
Précoce
d'Angers (cultivée localement)
Rosée
de juillet (cultivée localement)
Rubiette
d'Angers
(en cours)
Souvenir de Valmy
(à retrouver)
Vert prime de juillet
(à retrouver)
Williams d'Angers
(à retrouver)
Son travail était
désintéressé. A vrai dire,
beaucoup de ses obtentions, de par leur
précocité, leur faible conservation, leur
calibre, etc, ne
peuvent pas prétendre à faire l'usage d'un
commerce et ne
peuvent pas intéresser un quelconque producteur de fruit.
Reste le goût... L'amateur est pour cela un
privilégié, car "il y en de vraiment bonnes dans
le lot".
Ses melons -
deux de ses obtentions sont mentionnées : Composite et
Orangine.
N'hésitez
-pas à utiliser le l'adresse mail du contact
du site si vous
avez des informations (poires et melons)...
* Le Professeur Lemoine était notamment connu pour avoir
enseigné l'arboriculture dans les années 1870-80
(il est
l'auteur de "Abrégé d'arboriculture")
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