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"placage à l'anglaise

La greffe "en placage à l'anglaise"


Illustration d'après Charles Baltet
"L'art de greffer - 3 ème édition - 1882

Cette méthode de greffage est sans doute l'une des greffes "de printemps" (voire davantage car elle se pratique "toute l'année") les plus simples à réaliser.
Localement, nous aimons bien la pratiquer.
Elle n'a jamais été réellement nommée, comme tant d'autres.

Elle s'apparenterait à celle que décrivait par exemple Charles Baltet dans son excellent livre maintes fois reédité "L'art de greffer". Il nommait alors cette technique "greffe en placage à l'anglaise". 
 
Elle n'est pas traumatisante et en cas d'échec ne laisse guère de traces. Elle accepte les erreurs du greffeur. Elle présente le gros avantage de laisser quasiment intact le porte-greffe et donc en cas d'échec, de ne pas avoir quasiment sacrifié pour rien le sujet destiné à porter le greffon.

Dans certains cas, on préferera toujours la greffe "en couronne", l'écussonnage, etc.

Mais l'actuelle diffère légèrement en certains points de celle décrite par Baltet : 

- L'entaille du porte-greffe est plus superficielle qu'elle parait dans l'illustration. Sous cet aspect elle tiendrait de la greffe "en placage sous écorce" ou de la greffe "en coulée". Les espèces comme le poirier ou le pommier accepteront sans problème une "entaille excessive" mais on ne peut pas en dire autant d'autres.

- Puisqu'on crée une entaille désignée par la lettre {u} (coincidant avec l'encoche {e}) pour assurer la tenue de l'ensemble et qu'après avoir lié solidemement le tout et mastiqué, les crans {y} et {o} sont désormais inutiles *. Comme le masticage est désormais largement pratiqué, l'ajustement précis greffon/porte-greffe pour obturer hermétiquement les plaies n'a plus lieu d'être. 

La façon de faire décrite par Baltet est donc très simplifiée. On s'y réfere néanmoins lorsqu'il décrit les étapes de "sevrage" du porte-greffe. .
La greffe en placage à l'anglaise selon 'L'art de greffer'

Celle-ci se réalise déjà lorsque le sujet est suffisamment "en sève".
Pour le pommier par exemple elle se pratique "lors de la floraison du lilas"... et ce jusqu'à la fin de saison (sachant toutefois qu'en plein été, les jeunes greffons risquent de souffrir de déshydratation et de la chaleur).

On l'utilise encore assez fréquemment pour multiplier certains conifères. Elle se pratique aussi "dans le monde du bonzaï". On l'a préconisée pour la vigne, le chataignier, le tilleul... 

On l'utilise aussi parfois pour reconstituer une branche cassée.

Évidemment, pour ce type de greffe, le diamètre du greffon n'est pas un caractère limitant. De tous petits greffons peuvent servir. Tout dépendra ensuite de la dextérité du greffeur, de la qualité de la coupe du greffoir, etc :-)

Lorsque cette greffe se pratique au printemps, on dit alors qu'elle est alors "à œil poussant". En automne, on parle alors "d'œil dormant" car la végétation sera réellement évidente au printemps suivant. Cette dernière façon de procéder présente alors l'avantage de laisser le temps pour que la soudure greffon/porte-greffe se fasse correctement. Elle est tout indiquée pour les arbres à noyaux.

Elle peut-être aussi utilisée pour reconstituer une branche qui a malencontreusement été cassée.

Dans un premier temps, une entaille superficielle du porte-greffe est réalisée. Il s'agit alors de faire apparaitre seulement la couche génératrice, le cambium, sans trop entamer l'aubier.




Pour assurer que l'ensemble greffon/porte-greffe tienne solidement, on pratique  une incision à mi hauteur de l'encoche précédemment réalisée.







La "partie greffon" est ensuite préparée comme pour une greffe à l'anglaise compliquée





Puis on emboite le tout en prenant soin de faire coïncider au moins d'un coté les cambiums.



Il suffit alors de lier l'ensemble puis de mastiquer.

Cette méthode ne necéssitant pas d'étêtage immédiat, Charles Baltet le décrit, à faire ultérieurement, ainsi :

Pratiqué au début de la sève, le greffage est à œil poussant; en août.
Dans le premier cas, l'écimage de la tête du sujet se pratique huit jours après le greffage, à 20-30 cm au-dessus de la greffe, par exemple en {f},
si le plant est suffisamment long, en même temps (que celui du greffage) on élague le rameau  {en e}.
Dès que le greffon se développe, on étête le sujet à nouveau, au moins 8 ou 15 jours à la suite de la première opération, à 10-15 cm {en g}. Cet onglet sert de tuteur, on le retranchera à la chute des feuilles.

Dans le second cas, la greffe étant pratiquée fin été, à œil dormant, le sujet sera tronqué
(en g} à 10-15 cm après l'hiver, et l'onglet coupé {en j) en août-septembre de la même année.


On obtient alors ce résultat :



















Cette méthode de greffage est simple et efficace.

* Les personnes pointilleuses peuvent néanmoins créer ce cran {y} en laissant tout simplement dépasser provisoirement  comme une languette dans la "partie basse du greffon" de manière à ce qu'elle recouvre le porte-greffe lors de l'ajustement des deux parties. Il suffit alors d'inciser l'ensemble greffon + porte-greffe, de "dégager les chutes" puis de réemboiter l'ensemble.